Tu es revenu. J'ai tellement attendu ça, pouvoir te serrer dans mes bras, dessiner à nouveau ton visage sous mes doigts.
Et puis tout le reste est revenu aussi. Mes doutes, les moments où je te regarde en me demandant qui j'ai en face de moi. Visage multiple. Le garçon tendre ou le cynique qui ricane face aux laideurs d'autrui ? Celui qui a "la classe", ou le beauf ?
Tout le reste est revenu, mais si ce n'était que ça... chaque jour je me demande quand. Quand tu vas me quitter, pour la deuxième fois. Quand tu ne réponds pas tout de suite, j'imagine le pire.
Et puis je suis amoureuse, enfin comme avant quoi. Sauf que maintenant tu le sais. Et tu ne dis rien. Tu seras toujours gagnant finalement, je peux bien être pudique, qu'est ce que ça change ? Toi tu ne diras jamais rien, et je ne saurai jamais rien, et moi... je serai toujours celle qui t'a "attendu" pendant des mois.
Chaque fois que tu fais une soirée sans moi. Je me demande si tu ne vas pas revoir ces deux bombes du mois de décembre. Ou s'il n'y en aura pas d'autres. Et j'imagine que toutes les filles...
Et maintenant je te connais bien. Je sais qu'un jour, bientôt surement, tu me diras que ... finalement non.
Je passe mon temps sur un fil de funambule, tu es en bas et tu me regardes. Et je vais tomber. Je vais tomber. Mais tu es en bas, tu fais le clown, tu regardes un peu. J'ai peur, je vais tomber. Je vacille. Et puis... tu t'appuies sur le poteau qui tient la corde, tu t'appuies, et je crie.
Et tu t'en vas.
Voilà de quoi j'ai peur.
Tu es tellement gentil, tellement tendre, tu prends soin de moi... j'avais appris à vivre sans ça, mais à présent, si on me l'enlève encore... ?