Il faudrait cacher les souvenirs comme les écureuils cachent les noisettes.
Après tous ces méandres dans le chagrin, j'en viens à penser qu'après quatre mois, ce n'est toujours pas vraiment moins douloureux.
Voilà plusieurs semaines que j'ai découvert le pot-aux-roses au sujet de mes espoirs. Ils étaient morts-nés, je n'étais pas au courant. A présent ils sont bien enterrés, presque oubliés.
Plus jamais, plus jamais avec toi, à côté de toi. Le pire, c'est que je pensais fermement qu'une fois accepté le choc de cette vérité là, j'irais mieux. Je croyais même que ne plus avoir vraiment d'estime pour toi revenait à apercevoir la lumière au bout du tunnel.
Mais non. J'ai dressé des remparts contre toi, bâtis avec mes écoeurements, mes déceptions, mais ces barrières ignobles s'éboulent sur moi.
Se noyer dans la musique, le plus fort possible, dans les étreintes avec d'autres, s'étourdir de moqueries pour te trouver ridicule, ça cache juste un peu le bruit de mon coeur marqué au fer rouge. Mais jamais assez longtemps.
Je m'aperçois que certains détails me hantent de moins en moins, et ça me fait seulement peur. Oui, je vais finir par t'oublier, ce ne sera plus que néant, à se demander si on a bien vécu ces moments extraordinaires, comme tu les qualifiais toi même. Le drame dans tout ça depuis le début c'est que la seule gardienne de ces souvenirs, c'est moi, moi qui en crève de les avoir en mémoire.
Un jour ça ne fera plus mal... un jour tout ça sera mort.